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Blog lesbien de Platoniquement vôtre
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21 juillet 2008

Leila Zhour -La femme-Afrique

270401

La femme-Afrique

J'ai fardé mes lèvres d'un rouge aux senteurs d'ébène
Effluves africaines lovées dans le galbe des lèvres
Et j'ai marché sur les chemins de terre jaune
Où des regards d'enfants sans sépulture comptaient mes pas

Routes ! Ô routes d'Afrique creusées de blessures saisonnières
J'ai suivi vos fissures jusqu'à noyer ma sueur
J'ai respiré le viol de chaque poussière jusqu'à suffoquer de colère
Il pleut de rares folies d'eaux torrentielles sur le décompte des massacres

Quand des voix hérissées de savane vont caresser la nudité des corps
La mélopée des nuits enveloppe d'incessants charniers au cœur du jour
Et le silence des errants dépouillés de tout accuse d'inaccessibles coupables
Leurs paupières sont cousues du sel de la souffrance
Regards plombés du sceau des morts
La chaleur sèche est robe de bure sur le corps des femmes déjetées

Égout de vie, les routes se font destins impurs
Sous la surveillance d'aigles imposteurs sanglés dans les uniformes de l'absurde

J'ai fardé mes yeux d'un brun aux senteurs d'ébène
Voyante des anciens mondes
J'ai sillonné les déserts d'un présent sans absolution
Et j'ai pleuré des roches de basalte sur les corps innocents livrés aux linceuls de l'oubli

Ô mon Afrique d'or et d'émeraude
Je traverse les broussailles de l'espoir en dégustant des soifs aux noms absents
Mes pas s'effacent dans un lointain fourvoyé de silence
Alors qu'ici le vacarme du lucre sauvage brise le sceau d'un silence primordial

Une brûlure d'hiver dévore les fièvres du chaos
Et dans l'enfance d'un avenir sans contour
Se trame la désespérance de l'abandon

20 avril 2000

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